4e régiment de tirailleurs marocains
4e régiment de tirailleurs marocains | |
Insigne régimentaire du 4e Régiment de Tirailleurs Marocains | |
Création | 1er janvier 1929 |
---|---|
Dissolution | 30 juin 1964 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | régiment de tirailleurs |
Rôle | Infanterie |
Ancienne dénomination | 64e régiment de tirailleurs marocains |
Devise | En avant avec joie |
Inscriptions sur l’emblème |
Maroc 1925-1934 Abruzzes 1944 Garigliano 1944 Belfort 1944 Germersheim 1945 Indochine 1947-1954 |
Guerres | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine |
Fourragères | Aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1939-1945 |
Décorations | Croix de guerre 1939-1945 trois palmes Mérite Militaire Chérifien |
Commandant | Colonel Barthélémy |
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Le 4e Régiment de Tirailleurs Marocains ou (4e R.T.M.) est un régiment d'infanterie français, de l'Armée d'Afrique.
En activité entre 1920 et 1964, le 4e R.T.M. se distingue durant la Seconde Guerre mondiale tout d'abord lors de la bataille de France en mai-, puis lors de la campagne d'Italie en 1944 (bataille du Monte Cassino) au sein du corps expéditionnaire français du général Juin et enfin lors des campagnes de France (libération de Belfort et poche de Colmar) et d'Allemagne de 1944 à 1945 ; il est cité trois fois à l'ordre de l'Armée au cours du conflit.
Création et différentes dénominations
[modifier | modifier le code]Le 4e Régiment de Tirailleurs Marocains existait au début de la guerre 1914/18, il a participé à la bataille de Vimy dont il a pris le mont, mais faute de renfort fut décimé par l'armée allemande. Il a fallu attendre 1917, que les canadiens après d'âpres batailles et beaucoup de tués et de blessés reprennent Vimy. Un monument dédié au 4e RTM exposé à l'entrée du mont Vimy retrace son épopée.
- 64e régiment de tirailleurs marocains, créé le .
- renumérotation 4e régiment de tirailleurs marocains le par décision ministérielle du .
- Dissous en 1964, conversion 110e régiment d'infanterie motorisée.
Chefs de corps
[modifier | modifier le code]Entre-deux-guerres
[modifier | modifier le code]- Lieutenant-colonel Gansily, de à
- Colonel Georges, de à
- Colonel Duffour, de à
- Colonel Dulac, d' à
- Colonel Dumesnil, d' à
- Colonel Beuajean, de à
- Colonel Groener, de à
- Colonel Bernard, de à
- Colonel Mellier, de à
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]- Colonel Beucler, de à
- Lieutenant-colonel Lesénéchal, de à
- Colonel Bacque, de à
- Colonel Schmidt, de à
- Colonel Laparra, d' à
- Colonel Bridot, d' à
- Lieutenant-colonel Clair, de à [1]
Guerre d'Indochine
[modifier | modifier le code]- Colonel Jay, de à
- Colonel Guigard, de à
- Colonel Berthelot, de à
- Colonel Chrétien, de à
Forces Françaises en Allemagne
[modifier | modifier le code]- Colonel Turnier, d' à
- Colonel de la Brosse, de à
- Colonel Amarre, d' à
- Colonel Bicaise, d' à
- Colonel Barthélémy, d' à .
Historique du 4e régiment de tirailleurs marocains
[modifier | modifier le code]Le 64e R.T.M. est formé en 1920, mais ses trois bataillons avaient servi pendant la Première Guerre mondiale. Levé à Sidi Ali le , le 8e Bataillon de Tirailleurs Marocains avait combattu, au sein du 1er R.M.T.M., à Verdun, en 1916 et 1917, ainsi que sur l'Aisne en 1918. Les 10e et 11e Bataillons de Tirailleurs Marocains, levés le , étaient en France, de à .
Le 4e R.T.M. a été créé le par changement de numéro.
Le , le 4e R.T.M. perd son 1er bataillon, muté au 6e R.T.M. et reçoit à la place le 2e bataillon de ce régiment.
Pacification du Maroc 1921-1932
[modifier | modifier le code]De 1929 à 1932[réf. nécessaire], d'avril à octobre, le 4e R.T.M. participe aux opérations de pacification du Maroc, la guerre du Rif.
De 1921 à 1934, 109 officiers, sous-officiers et tirailleurs ont été tués.
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]À la mobilisation de 1939, le 4e R.T.M. débarqué à Marseille est dirigé vers Bourges, où il reçoit matériel et armement[2].
Campagne de France 1940
[modifier | modifier le code]En , le 4e R.T.M. prend position sur la Sarre, au sud-est de Forbach. Le , l'ennemi déclenche son offensive. Les Allemands, plusieurs fois repoussés, réussissent leur percée vers la Champagne. Le , le 4e R.T.M. assure, en deuxième position, la défense du canal de l'Aisne à la Marne. Le dans la région de Reims, le 4e R.T.M., pris sous une attaque aérienne, subit de lourdes pertes. Les 15 et , 80 sous-officiers et tirailleurs sont tués.
À la fin de la campagne de France, le 4e R.T.M. n'existe plus en tant qu'unité combattante.
Pour sa conduite héroïque le régiment est cité à l'Ordre de l'Armée.
Le 4e R.T.M. est dissous au camp de La Courtine, son dépôt de guerre continuant de fonctionner à Taza.
Afrique du Nord 1940-1943
[modifier | modifier le code]Le 4e R.T.M. est reconstitué, le . L'armée américaine débarque en Afrique du Nord, le .
Campagne d'Italie (21 novembre 1943 - 22 août 1944)
[modifier | modifier le code]Le 4e R.T.M. est intégré à la 2e division d'infanterie marocaine du général Dody qui fait partie du corps expéditionnaire français en Italie.
Le 4e R.T.M. part de Bizerte, le . Le convoi transportant les premiers éléments (colonel Laparra, 3e bataillon et détachement autos des 1er et 2e bataillons) arrive le 21 à 11 heures à Bagnoli. La deuxième partie du régiment débarque le , les derniers éléments du régiment rejoignent l'ensemble trois jours après. Le , la montée en ligne commence.
Le , premiers engagements, sur les monts de Castelnuovo. Le , l'ennemi déclenche un coup de main sur le front de la 5e compagnie commandée par le capitaine Petit, il est arrêté et refoulé par une contre-attaque des tirailleurs. La bataille du mont Castelnuovo occasionne des pertes importantes au 4e R.T.M. (25 tués, 34 blessés et 9 disparus).
Du au , une attaque en liaison avec le 7e R.T.A. est effectuée afin d'enlever les pentes nord du massif de Monna Casale.
À partir du mois de mars, le 4e R.T.M. est mis au repos, répit bien mérité avant les grandes batailles qui se dessinent à l'horizon.
La bataille du Garigliano, sous les ordres du général Juin, dont voici l'ordre du jour : "Une grande bataille dont le sort peut hâter la victoire définitive et la libération de notre patrie s'engage aujourd'hui. La lutte sera générale, implacable et poursuivie avec la dernière énergie. Appelés à l'honneur d'y porter nos couleurs, vous vaincrez, comme vous avez déjà vaincu, en pensant à la France martyre qui vous attend et vous regarde". Au soir du , tous les objectifs du régiment sont atteints, la région de Cantalupo est sous contrôle des forces alliés, le 4e R.T.M. a atteint le mont Monte San Paolino. Les combats ont été très durs, les corps à corps nombreux et les pertes sévères.
Le , la 2e D.I.M. défile dans Rome avec une délégation du 4e R.T.M. Le drapeau est porté par le lieutenant Montuis. La campagne d'Italie est terminée pour le 4e R.T.M. Elle a fait apparaître l'excellente qualité de l'outil forgé patiemment en Afrique du Nord, la valeur des hommes, Français et Marocains, leur bravoure, leur dévouement, leur camaraderie. Elle a abouti à de magnifiques victoires qui permirent à l'armée française de s'affirmer vis-à-vis des Alliés. Comme l'a écrit le général de Gaulle : "Après Keren, Bir-Hakeim, le Fezzan, la Tunisie, la gloire de nos troupes d'Italie rendait sa chance à la France".
Campagne de France (26 août 1944 - 30 mars 1945)
[modifier | modifier le code]La nouvelle du débarquement des forces alliées en Provence, le , est immédiatement connue et le 4e R.T.M., attend avec impatience de rejoindre. Le 4e R.T.M. quitte l'Italie, le à 18 heures, neuf mois après y avoir débarqué. Le débarquement du 4e R.T.M. au moyen de L.C.I. qui font la navette entre les Liberty Ships s'effectue dans la baie de Cavalaire et le golfe de Saint-Tropez, au cours de la nuit du 25 et de la matinée du , sans aucune difficulté.
Le , la 2e D.I.M. reçoit du général De Lattre, commandant l'armée (B), l'ordre de faire mouvement vers l'Est. Briançon libérée par les FFI a été reprise par l'ennemi. À partir du , le dispositif d'attaque est progressivement mis en place. Après diverses batailles, le 4e R.T.M. renforcé par des tabors, des FFI, a libéré divers villages à proximité de Briançon. Le , après des combats très meurtriers, le 4e R.T.M. libère la ville de Briançon.
Le régiment remonte du sud-est à l'est de la France, se heurtant à différents détachements ennemis.
Du au , en compagnie d'autres régiments, après de difficiles combats, la ville de Belfort est libérée par le 4e R.T.M. Le au matin, toute la population belfortaine émue et recueillie assiste, place de la République, à l'envoi des couleurs par le général Carpentier, commandant la 2e D.I.M.
Après la libération de plusieurs villes d'Alsace, entre autres Masevaux, Lauw, Oberfeld, Willer et surtout Thann, le 2e bataillon du 4e R.T.M. est cité à l'ordre de la 1re armée.
Campagne d'Allemagne (31 mars - 8 mai 1945)
[modifier | modifier le code]Composition du 4e RTM[3]
[modifier | modifier le code]- Chef de corps : Colonel Bridot et Lieutenant-colonel Clair. Lieutenant-colonel adjoint : lieutenant-colonel Langlet. Chef d’état-major : chef de bataillon Clair
- Bataillons :
- 1/4e : chef de bataillon Thevenot ; chef de bataillon Cuenoud
- 2/4e : chef de bataillon Daillier ; chef de bataillon de Widerspach Thor
- 3/4e : chef de bataillon Latourette ; chef de bataillon Henri Brunel ( à partir du 5 janvier 1945)
Opérations
[modifier | modifier le code]Le , le Rhin est franchi par le 3e bataillon du 4e R.T.M. Débute la campagne d'Allemagne que l'on pourrait qualifier de "campagne parmi les plus rapides et les plus brillantes" qui, en moins d'un mois, amène l'armée française des bords du Rhin à Stuttgart, au cœur du Wurtemberg, puis sur les rives du Danube aux portes de l'Autriche.
Le , le général de Gaulle décore le drapeau du 4e R.T.M. de la croix de guerre 1939-1945, le régiment venant de recevoir une citation à l'ordre de l'armée : « Splendide unité de combat a rompu le front le front allemand en enlevant de haute lutte, le 14 et le , les positions fortifiées de Marvelise et Gémonval ».
L'ensemble du 4e R.T.M. est finalement regroupé, le , à Taza (Maroc).
Bilan des pertes
[modifier | modifier le code]Les pertes du 4e RTM sont de 182 tués, 52 disparus et 307 blessés entre mai et et de 772 tués, 211 disparus et 2 620 blessés de à [4].
Guerre d'Indochine 1947-1954
[modifier | modifier le code]Le , un détachement quitte Taza (Maroc) pour l'Extrême-Orient. Commandé par le capitaine Henry, il comprend 7 officiers, 250 sous-officiers et hommes de troupe. L'ensemble, sous l'appellation Bataillon de marche du 4e R.T.M., commandé par le chef de bataillon Pothier. Ce premier envoi sera suivi par beaucoup d'autres, pendant toute la phase française de la guerre d'Indochine.
Le , le II/4e R.T.M. est à son tour désigné pour l'Indochine, sous les ordres du chef de bataillon Devillers, assisté du capitaine Morel.
Le bataillon Nicolas du 4e régiment de tirailleurs marocains (I/4e R.T.M.) participe à la Bataille de Điện Biên Phủ, assisté du capitaine Louis Fassi[5].
Cadres et troupes, en grande partie volontaires, étaient dans leur quasi-totalité des anciens du CEF d'Italie, de la 1re armée ou des FFI.
Des dix-sept bataillons de marche mis sur pied par les sept régiments de tirailleurs marocains pour rejoindre le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, quatre ont été constitués par des éléments du 4e R.T.M.
Le bataillon de marche est cité 3 fois à l'ordre de l'armée au cours du conflit.
Forces Françaises en Allemagne
[modifier | modifier le code]- Jusqu'en 1964, le 4e R.T.M. tient garnison à Donaueschingen (RFA), avec, de 1956 à 1962, un bataillon à Reutlingen où s'effectent les classes ainsi que la sélection des E.O.R.
- Le 4e R.T.M. est dissous par décision ministérielle no 5876/EMAT/I.O.S en date du . Le procès-verbal de dissolution a été transcrit le par l'intendant militaire André Druoton.
Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment
[modifier | modifier le code]Quand l'armée française franchit le Rhin, le , le 4e R.T.M. est en pointe. C'est un groupe du 4e R.T.M. que porte la toute première embarcation, à 6 h 30, hauteur de Germersheim, celui du sergent-chef Dubin, accompagné des tirailleurs Fluixa, Maigrot, Mozziconacci, Tizioli, Troupel, et de quelques autres[2].
Traditions
[modifier | modifier le code]Drapeau
[modifier | modifier le code]Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[6] :
Devise
[modifier | modifier le code]En avant avec Joie
Décorations
[modifier | modifier le code]- Croix de guerre 1939-1945, avec trois citations à l'ordre de l'Armée (3 palmes).
- Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 avec une olive aux couleurs du ruban Croix de guerre 1939-1945.
- Mérite Militaire Chérifien.
Le bataillon de marche Pothier, constitué à partir du 4e RTM, est cité 3 fois à l'ordre de l'armée au cours de la guerre d'Indochine.
Citations collectives
[modifier | modifier le code]- Citations du régiment
« Magnifique corps indigène, placé sous le commandement du lieutenant-colonel Le Sénéchal, a montré, pendant toute la campagne de France, de mai à juin 1940, ses remarquables qualités d'allant, d'endurance et d'esprit de sacrifice. Le 12 mai 1940, sur la position d'avant-postes de la boucle de la Sarre, au Brandenbush et à Grosbliederstroff, a supporté le premier choc de l'attaque allemande. A donné, dès lors, la mesure de son héroïque ténacité, ses unités encerclées luttant jusqu'à leur destruction totale. Engagé au sud-ouest de Reims le 10 juin 1940, a disputé farouchement le terrain à un ennemi doté d'une supériorité de moyens écrasante. Ne s'est replié que sur ordre, au sud de la Marne. Malgré les pertes, malgré la fatigue extrême des cadres et des tirailleurs, contre-attaquait encore l'ennemi avec succès le 14 juin à Reuves, près des Marais de Saint-Gond, avant d'être définitivement submergé sous le nombre et mis hors d'état de continuer la lutte. »
— 1re citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) lors de la campagne de France en mai-juin 1940, Le 18 octobre 1941
« Superbe régiment qui, sous le commandement du colonel Laparra, n'a cessé de se distinguer depuis son arrivée en Italie. Entré en ligne le 8 décembre 1943 dans le secteur de Scapoli, dominé par un cirque de hautes montagnes tenues par l'ennemi, l'a rapidement dégagé en s'installant le 10 décembre sur le Castelnuovo et en s'emparant, le 18 décembre, de Cerasuolo et des crêtes au Nord de cette localité. Engagé par la suite sur le Monna Casale, s'est porté, le 12 janvier, à l'assaut des positions ennemies dont il s'est emparé dans un élan magnifique, capturant plus d'une centaine de prisonniers, s'emparant de nombreuses armes automatiques et d'un matériel important et infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. Continuant sa progression, s'est emparé ensuite du mont Lago et a pris pied sur la rive droite du Rapido. S'est à nouveau distingué au cours des opérations du 21 janvier 1944 en atteignant d'un bond son objectif, enlevant à l'ennemi un matériel important et lui faisant des prisonniers. »
— 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) lors de la campagne d'Italie en 1944, Ordre général no 096, 25 mars 1944. Henri Giraud
« Splendide unité de combat qui, sous les ordres du colonel Bridot, a rompu le front allemand en enlevant de haute lutte, le 14 et le 15 novembre 1944, les positions fortifiées de Marvelise et Gemonval, malgré l'âpreté de la défense ennemie et la présence de nombreux champs de mines. Les 16, 17, 18 novembre, exploitant son succès, s'emparait de Willers, Saulpont, Chavannes, Champey, Chagey et bordait la Lisaine. Les 21 et 22 novembre, poussait sur Belfort qu'il nettoyait, forçant l'ennemi a abandonner les passages de la Savoureuse. A fait 542 prisonniers. Le 20 janvier 1945, devant Cernay, et malgré la tempête de neige, enlevait les positions puissamment fortifiées de l'asile Saint-André, de Lutselhof et de la Croisière, s'opposant, les 21 et 22 janvier, aux contre-attaques appuyées de chars de l'ennemi. Du 25 janvier au 3 février 1945, attaquant dans le secteur des puits de potasse, enlevait successivement et par une suite de combats acharnés au milieu de la forêt de Nonnenbruch semée de pièges et de mines, la cité Amélie I, le puits Amélie I, la cité Rossalemend, rejetant l'ennemi dans la Thur, lui causant des pertes sévères et lui faisant 231 prisonniers. Ayant reçu mission de franchir le Rhin de vive force, a réussi, le 31 mars 1945, en plein jour, a jeter ses éléments sur la rive droite du fleuve, malgré la violence des feux de l'artillerie et des casemates adverses. »
— 3e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) pour ses faits d'armes lors de la campagne de France et en Allemagne en 1944-1945, décision no 1245 en date du 1er octobre 1945
- Citations des bataillons
« Le 2e bataillon du 4e régiment de tirailleurs marocains, unité de choc qui, sous les ordres du chef de bataillon Daillier n'a connu que des succès.
Depuis l'arrivée en France, s'est emparé de haute lutte de la citadelle de Briançon en septembre 1944. A, ensuite, rompu le dispositif ennemi les 15, et 16 novembre et a franchi la Lizaine. Poursuivant son effort sans désemparer, a atteint la Doller, enlevant le 28 novembre, de vive force, le village de Lauw, a dans une brillante action conquis de haute lutte la cote 522, clef de la position de Bourbach, et, enfin, le 3 décembre, atteint après un rude combat de forêt, les crêtes dominant la Thur de Bitschwiller a Thann. Au cours de ces brillantes actions, s'est emparé d'un butin considérable, infligeant à l'ennemi de lourdes pertes et lui faisant des centaines de prisonniers. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 2e bataillon du 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) pour ses faits d'armes lors de la campagne de France en 1944, décision du 20 avril 1945
« Solide bataillon, qui, sous les ordres du commandant BRUNEL, a eu l'honneur de franchir le Rhin en tête de la division, le 31 mars 1945 à 6h30, au Nord de GERMERSHEIM. Soumis à une vive réaction, à courte distance des armes automatiques de l'ennemi, cinq seulement sur douze embarcations abordent initialement la rive droite, les autres sombrant ou devant faire demi-tour. A 8 heures, les premiers éléments débarqués atteignent la digue; à midi, il n'y a encore que les trois quarts de ses effectifs qui ont réussi, malgré la nappe de balles qui balaie le fleuve, à s'installer dans une tête de pont de 200 mètres sur 80. Soumis à un bombardement d'une extrême violence, contre attaqué par deux compagnie de choc allemandes résiste d'abord, puis passe à son tour à l'attaque, refoule l'adversaire. Attaquant de tous les côtés, se donne de l'aire, conquiert 1500 mètres de rives, occupe les blockhaus qui gênent le passage, et, à partir de 16 heures, met les embarcations à l'abri du tir de l'ennemi, permettant ainsi le franchissement du fleuve par un bataillon du régiment voisin. Atteint enfin la nuit Reinsheim, son 2ème objectif, livrant ainsi à la division, après une journée d'efforts et au prix de pertes cruelles, la tête de pont qu'on lui avait demandé de conquérir. Poursuivant son effort les jours suivants, se signale le 3 avril par la prise de Neuthard et de Weingarten; le 6, en rétablissant la situation à Königsbach, le 11, conquérant Eutingen sur l'Enz; le 14 Waldrennach; le 21 Gültlingen, faisant enfin la liaison avec les troupes américaines le 26 avril à Mehrstetten. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e bataillon du 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) du commandant Henri Brunel pour ses faits d'armes lors de la campagne d'Allemagne en 1945, décision no 1245 en date du 1er octobre 1945
- Citations des compagnies
« Très belle unité, qui, sous les ordres du lieutenant Ribot, a été détachée auprès du 3e bataillon du 5e R.T.M. pour l'attaque du 13 mai [1944]. Ayant reçu mission d'appuyer l'action de la 11e compagnie du 5e R.T.M., s'est élancée avec un magnifique allant à l'assaut du Girofano qu'elle a enlevé de haute lutte en collaboration étroite avec cette dernière, donnant ainsi un très bel exemple de ce que doit être la camaraderie véritable de combat. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée à la 11e compagnie du 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) pour ses faits d'armes lors de la campagne d'Italie en mai 1944 à Cassino, ordre général no 130 du 22 juillet 1944
Composition du régiment
[modifier | modifier le code]Au cours de la campagne de libération de 1943 à 1945, un régiment de tirailleurs nord-africains comporte un peu plus de 3 000 hommes (dont près de 500 officiers et sous-officiers) et 200 véhicules. La proportion de Maghrébins atteint 69 % pour le régiment, 74 % pour le bataillon, 79 % pour la compagnie de fusiliers-voltigeurs, 52 % pour la compagnie antichar et 36 % pour la compagnie de canons d'infanterie[7].
Conformément au tableau d'effectifs et de dotations no 5465 EMGG/ 1-0 en date du , le 4e R.T.M. comprenait, au moment du départ en Italie :
- l'état-major du régiment (colonel Laparra, lieutenant-colonel Thouvenin, commandant en second ; chef de bataillon Demange, chef d'état-major; capitaine Gaudy et lieutenant North, officiers de renseignements; lieutenant Greso, aspirant Koeberlé; médecin capitaine Lenoir, médecin-chef du régiment) ;
- une compagnie hors rang (capitaine Guary) comprenant 8 sections : services de la compagnie, état-major du régiment, transmissions, reconnaissance et observation, ravitaillement et approvisionnement, service auto, service sanitaire, pionniers ;
- une compagnie antichar (C.A.C.) (capitaine Vieillard), avec une section de commandement et 3 sections de 4 canons de 57 chacune ;
- une compagnie de canons d'infanterie (C.C.I.) (capitaine Convert), dotée de 6 canons de 105 mm tractés, répartis en 2 sections ;
- 3 bataillons comprenant chacun :
- une compagnie de commandement (C.B.),
- une compagnie d'accompagnement (C.A.) comprenant 5 officiers, 25 sous-officiers, 25 caporaux, 122 tirailleurs soit 177 hommes
- 3 compagnies de fusiliers voltigeurs (F.V.) comprenant chacune 4 officiers, 23 sous-officiers, 29 caporaux, 131 tirailleurs soit 187 hommes
L'effectif total du régiment était de 3 109 hommes se décomposant comme suit :
- 91 officiers,
- 406 sous-officiers,
- 2 612 tirailleurs ;
Il y avait en tout 131 véhicules (jeeps, Dodge et G.M.C.).
Personnalités ayant servi au 4e R.T.M
[modifier | modifier le code]- Mohamed Oufkir, général et homme politique marocain
- Robert Guédon, fondateur de Combat Zone Nord, avait fait campagne au Rif avec le 4e R.T.M.
- Le général Verhaeghe et le général Henry, alors lieutenants, ont libéré le village de Lauw (Alsace) en 1944.
- Serge Fantinel, pendant la bataille de Dien Bien Phu, malgré de sérieuses blessures, a défendu, avec sa section, les positions de Eliane 2 et Lily 2, avant de succomber et d'être fait prisonnier des Viets. Du bataillon, il n'est resté que 3 survivants.
- André Auzet, militaire de carrière né le à Marseille et décédé le à Thal-Marmoutier (Bas-Rhin). Il débuta comme simple soldat au 4e R.T.M. Il gravit chaque échelon de la hiérarchie militaire et finit chef de bataillon en 1979. Médaillé Militaire, Officier dans l'Ordre National du Mérite, Croix de guerre des T.O.E. avec trois citations, titulaire de la Médaille coloniale et la Médaille Commémorative d'Indochine et d'A.F.N., bénéficiaire d'un Dahir de satisfaction de l'Ouissam Alaouite, il porta la fourragère du 4e R.T.M. tout au long de sa carrière.
Quelques-uns des nombreux tirailleurs ayant reçu la Médaille Militaire[8] :
- M. Arhbal (Mouloud), de nationalité marocaine, ancien sergent du 4e régiment de tirailleurs marocains, 4 citations et 2 blessure de guerre.
- M. Boukhriss (Mohammed), de nationalité marocaine, ancien sergent du 4e régiment de tirailleurs marocains, 3 citations et 1 blessure de guerre.
- M. El Baouchi (Mohamed), de nationalité marocaine, ancien caporal du 4e régiment de tirailleurs marocains, 1 citation et 1 blessure de guerre.
- M. Benhafid (M'hammed), de nationalité marocaine, ancien tirailleur de 1re classe du 4e régiment de tirailleurs marocains, 2 citations.
- M. Tahar Ben Ahmed Dardar, ancien tirailleur (Taza) (1re classe) 4e Régiment de Tirailleurs marocains - 1 citation, blessure de guerre -
Sources et bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean Verhaeghe, L'histoire d'un régiment de Tirailleurs Marocains, le 4e RTM, SHAT (Service historique de l'Armée de terre, Vincennes), 1er juillet 1989.
- Pierre Dailler et Maurice Henry, Les Bataillons de Marche en Indochine (1947-1954), le 4e RTM, SHAT.
- Eric de Fleurian, 4e RTM sur le site Les tirailleurs d'hier et d'aujourd'hui, en ligne
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Louis Emile André Clair (1901-1965), né à Annecy le 6 mars 1901, officier dans les tirailleurs marocains. Il participe à la campagne d'Italie en 1944, puis à la Libération de la France en 1944-1945 et enfin, comme colonel du 4e RTM de février 1945 à novembre 1946, à la campagne d'Allemagne. Il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur en 1959. Il meurt à Angers le 22 juin 1965. Source : Registre matricule de Louis Emile André Clair, côte 1 R 860-1921, archives de Haute-Savoie
- Jean Verhaeghe, L'histoire d'un régiment de Tirailleurs Marocains, le 4e RTM
- Eric de Fleurian, 4e RTM sur le site Les tirailleurs d'hier et d'aujourd'hui, [en ligne
- Jean Verhaeghe, L'histoire d'un régiment de Tirailleurs Marocains, le 4e RTM, SHAT, p. 205
- Etat Francais, « archives militaires » , sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr.
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Paul Gaujac, Le Corps expéditionnaire français en Italie, Histoire et Collections, 2003, p. 33
- Décret NOR : PREX0004518D, du 6 portant concession de la Médaille militaire.